DIZY : l’éditeur de mobilier durable venu du Nord
Rencontre avec Vianney Sauvage de DIZY design
D-I-Y. S’il y a toutes les lettres de Do It Yourself dans DIZY ce n’est pas un hasard ! La jeune marque Lilloise s’est inspirée du DIY pour révolutionner le mobilier. Plus personnalisable, plus modulable, plus durable. Avec son designer, la marque réinvente le sur-mesure et propose une offre originale aux particuliers et aux entreprises. Rencontre avec Vianney Sauvage l’un de ses fondateurs.
Ré : Comment est né Dizy ?
Vianney : « DIZY c’est d’abord une histoire d’amitié entre Augustin et moi : nous sommes amis depuis près de 20 ans. J’ai travaillé dans le développement durable pendant qu’il faisait carrière dans le marketing. On avait donc des parcours très différents tous les deux, mais la même envie : celle d’entreprendre. La naissance de DIZY c’est la magie du hasard et des discussions. On a tous les deux vécus à Paris puis déménagé en province en faisant ce constat que les meubles que l’on choisissait ultra-optimisés au millimètre près à Paris, ne s’inséraient plus dans nos nouveaux lieux de vie plus spacieux…Augustin a toujours été passionné par le design alors l’idée de créer une maison d’édition de mobilier durable a fait son chemin dans nos têtes. »
« DIZY c’est donc des meubles design à assembler soi-même : bureaux, tables, lampes, vide-poches, etc. Dimensions, couleurs, finitions, fonctions : tout est modulable. »
Vianney Sauvage
Ré : Qu’est-ce que ça veut dire durable pour vous ?
Vianney : « Pour nous durable, ça voulait d’abord dire ne pas créer de déchets. Autrement dit, trouver une réponse à la question : comment faire pour que, même lorsque l’on change d’appartements, de bureaux, ou de goûts, on ne jette pas tous ses meubles à la poubelle ? Nous avions l’intuition que l’on ne jette pas un meuble quand il répond parfaitement à nos besoins et à nos envies. Mais on savait que le sur-mesure était inaccessible pour les particuliers. C’est pourquoi on a décidé de démocratiser à la fois le sur-mesure pour répondre aux besoins de chacun et le design pour répondre aux envies de chacun. DIZY c’est donc des meubles design à assembler soi-même : bureaux, tables, lampes, vide-poches, etc. Dimensions, couleurs, finitions, fonctions : tout est modulable. »
Ré : Et les meubles en eux-mêmes sont-ils créés de façon durable ?
Vianney : « Oui et à plusieurs niveaux. Avec Thomas Merlin notre designer, nous avons éco-conçu au maximum notre offre. Notre méthode : penser « en pièces détachées » plus qu’en meuble fini. Cela permet une plus grande réparabilité et s’inscrire dans du mobilier anti-obsolescence programmée. Notre pari c’était de créer un minimum de pièces ultra-qualitatives pour créer un maximum de meubles. Et c’est ce qui permet aujourd’hui à chacun de s’inventer des meubles uniques et de leur imaginer une 2ème, 3ème, 4ème… bref d’autres vies à l’infini ! Chaque pièce est également ajustée pour minimiser l’utilisation de matière, limiter l’empreinte carbone dans les transports et éviter la casse au travers par exemple d’angles arrondis. Côté matériau, on est évidemment en recherche de cohérence. Notre idée de départ était de mettre en place notre jeu de « lego » à partir de déchets transformés en local. Mais nous n’avons pas réussi à trouver de gisements qualitatifs, homogènes et durables. Nous avons donc décidé d’assurer une production de base qualitative (bois européens et certifiés PEFC ou FSC, métal recyclable) et de proposer dès que possible des capsules à partir des matériaux recyclés que nous trouvons. »
Ré : Comment avez-vous trouvé les bons partenaires pour produire vos pièces ?
Vianney : « Evidemment nous rêvions d’une fabrication 100 % française, mais nous avons rencontré près d’une centaine de menuisiers sans trouver de partenaires pour le tournage du bois en France. Nos pièces sont donc façonnées au Portugal. Pour le métal en revanche, comme nous sommes implantés dans un ancien bassin minier nous avons fait le choix de la production locale et l’usine est à 50 km de chez nous. Cela a un impact financier important, mais nous sommes fiers de cet engagement. »
Ré : Et vous vous adressez aussi aux entreprises ?
Vianney : « Au départ notre offre a surtout été conçue pour les particuliers, mais au fil des rencontres avec les architectes et les professionnels de l’agencement, nous nous sommes rendus compte qu’il y avait une vraie demande chez les pros. Alors pour eux, nous proposons du sur-mesure avec tous les choix de couleurs, de gravures, de dimensions, d’essences de bois. Et nous proposons surtout plus de durabilité : nous identifions des gisements de matériaux à recycler et nous les redesignons pour créer leur mobilier (bureaux, tables, etc.). »
Ré : Quels sont les projets dont vous êtes le plus fiers ?
Vianney : « Je dirais qu’au global notre fierté c’est de montrer qu’allier du beau, du fonctionnel et du durable c’est possible. Plus concrètement, il y a plein de choses dont nous sommes fiers : avoir vendu des lampes au Bon Marché, en avoir placé une à Matignon, avoir été la marque la plus plébiscitée au salon Maison & Objets 2019, avoir pu récupérer le parquet de l’ancien site logistique des 3 Suisses, pour en faire 78 tables basses avec le projet de réhabilitation La Maillerie… »
Ré :Quelles évolutions avez-vous en projet pour vos gammes ?
Vianney : « On a plein d’idées ! On aime explorer surtout du côté de la matière comme le plastique recyclé par exemple ou même les volants de badminton. On vient d’ailleurs de recevoir notre premier prototype de table fait à partir de contours de fenêtres… Côté produit, on est à l’affût des besoins de pros pour répondre au mieux à leurs besoins, en ce moment on cherche à concevoir de beaux séparateurs de bureau par exemple. »
Ré : A quoi ressemblera DIZY dans 10 ans pour vous ?
Vianney : « DIZY aura grandi je l’espère ! J’espère que nous serons devenus la référence du mobilier durable et que nous continuerons à avoir le rôle d’impulseur qui nous anime aujourd’hui pour faire bouger les lignes dans notre secteur. »